dimanche 13 novembre 2011

La chance...

Tout bien considéré j'ai quand même un peu de la chance. Si,si… !!

Primo, je suis dans un pays où les médecins sont prêts à tout pour me soigner. Peut être même (zont intérêt) à me guérir….Et tout ca : c’est cadeau ! Enfin, gratuit. GRATUIT Madame. Et ce n’est pas une blague. Bon d'accord j'ai un peu cotisé. Mais pour plus tard. Enfin c'est ce que je pensais...

Deusio, résidant aux portes de Paris je suis prise en charge dans l'un des meilleurs instituts européens spécialisés en cancérologie : l'Institut Curie.
De plus, j’y ai quelques connaissances… Ce qui m’évite de me perdre trop longtemps (surtout au début) d’un hall à l’autre. Enfin, de m’y perdre. Et de me perdre aussi.

Tertio, je travaille (enfin je travaillais) dans une grosse entreprise, une grande chaîne de télévision. Le genre de boite qui, au bout de quatre mois d’arrêt de travail, fait en sorte de maintenir votre salaire le moins bas possible. Bien sur vous y perdez un peu, mais moins qu’ailleurs. Parce que la Sécu, ça ne suffit pas forcement à garder l’équilibre du porte-monnaie…Si vous voyez ce que je veux dire.

Bien sûr, passé le grattage, même au tirage, toutes ces chances ne m’ôtent ni ma peine (immense), ni mes peurs (indomptables, pires que des fauves). Mais, elles me donnent quelque chose en plus : l’Espoir. L’espoir de guérir. De vivre.

Ce soir je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir accès aux soins facilement. Faute d’argent ou parce qu’ils sont nés ailleurs. J’y pense fort. J’y pense vraiment. Je pense à mon indifférence. Avant d’avoir si mal moi aussi. Mal à mon corps.

Alors… quand je serai guérie (sur le ton de quand je serai grande) je changerai bien le monde… Même si je ne ferai pas. Car je suis déjà grande. Mais je vais y réfléchir… Un peu. Quand même.

En pleine crise de foi du « Moi », mon pays serait-il plus solidaire qu'il en a l'air ? C’est vrai qu’il déploie tous les moyens possibles et inimaginables pour sauver la vie d’un homme, d’une femme. D’une Maman. Et croyez moi, c'est bon. Infiniment bon de se sentir soutenue dans cette traversée, comme l’a appelée Bernard Giraudeau.

J'ai une petite fille à élever (7ans). Son papa est mort il y a 3 ans. Je veux la voir grandir. Je veux l'aimer encore. Longtemps. Je veux l'entendre dire "maman". Longtemps. Très longtemps. Alors, oui : l'espoir fait vivre !!! Trois fois Oui. Merci Docteur. Merci la France. 
CC
PS : demain je passe une partie de la journée à Curie.

2 commentaires:

  1. La résilience... un mot que je trouve magnifique. Qui sonne comme un cri de ralliement, qui galvanise.
    Ce matin, j'ai entendu une phrase culte : "j'ai déjà vu des faux-culs mais vous êtes une synthèse". Du Audiard, bien sûr ! http://www.youtube.com/watch?v=F6SH562qW88&feature=related
    Et bien des résiliants, je n'en n'ai pas croisé tant que ça, mais en cette matière, toi, tu es une synthèse ! Et avec quel talent :)

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  2. Merci Val (!) Très touchée. Fz aussi.

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